Perfect world continue et contre toute attente, c'est encore une superbe lecture ! Ce volume 2 est aussi riche en émotion que le premier, il brille aussi d'une justesse qui touche en plein cœur. C'est beau, touchant, mais aussi stressant dans le sens ou l'on sent que les choses vont se corser par la suite. Aimer un handicapé, c'est un combat de tous les jours, un combat qui touche beaucoup plus de personne que ce que l'on pourrait croire (famille, amis, proches et connaissances) !

Le volume commence donc en nous disant que les deux héros ont enfin décidé de sortir ensemble : Kawana veut faire son possible pour vivre un amour à 100% et comprendre Ayukawa, ainsi que sa maladie. Lui de son côté, veut la rendre heureuse tout en récupérant un peu d'espoir et de joie de vivre. Les choses se font petit à petit, Kawana vient assez souvent chez Ayukawa afin de l'aider au quotidien. Il y a encore de nombreuses choses que l'héroïne ne comprend pas ou ne sait pas sur la condition de son petit-ami, malgré tout elle peut compter sur des gens autour d'elle pour la conseiller et l'épauler ! Elle a notamment des échanges avec Maika, la petite-amie d'Haruto, le jeune handicapé qui lui donne des conseils frais et jeunes. Elle en a aussi avec la femme du coach sportif, qui lui apporte de précieux conseils sur la vie et l'amour avec une personne ayant un handicap, elle nous permet d'avoir un rapport plus sage/adulte et de l'expérience dans le domaine. Se sont différents points de vue qui apportent beaucoup au lecteur : une image plus large du handicap !

Kawana avance dans son "apprentissage" du handicap et découvre de nouveaux problèmes : Pour commencer elle se rend compte des problèmes de mobilité, il y a des lieux où elle ne pourra plus jamais aller avec lui (du fait du peu d'accès de certains lieux). Si elle prend ce problème avec légèreté et tente de positiver, ce n'est pas toujours le cas d'Ayukawa. Celui-ci lui dévoile qu'il fait régulièrement des rêves où il se redécouvre avec une mobilité libre, malheureusement le retour à la réalité est vraiment difficile une fois réveillé. Ces phénomènes resteront jusqu'à la fin de sa vie et font maintenant partie de lui. C'est un sentiment amer pour lecteur, et aussi pour les personnages qui souffrent d'autant plus. Personnellement je me dit que la vie d'un handicapé doit être des plus compliquées (outre les soucis physiques, le côté mental est bien souvent oublié). Je n'en connais pas dans ma famille ou mes amis, je n'ai donc pas trop d'expérience à ce sujet, mais j'ai vraiment envie d'en apprendre plus et de comprendre tout ça. On découvre aussi le fait qu'Ayukawa peut très bien se blesser sans pour autant sentir quoi que se soit (en ayant un risque d'infection). Il se blesse ici à l'orteil en se cognant à un meuble, il ne sent absolument rien, ce qui inquiète d’autant plus Kawana. Un handicapé a besoin de beaucoup d'attentions, et ce pour le moindre détail, sans quoi il peut-être en danger à tout moment !

Le couple commence à développer aussi une sorte d'impuissance : d'un côté Kawana découvre que son petit-ami fréquente une aide à domicile qui le connait depuis le tout début de son handicap. Celle-ci lui met une sorte de pression en montrant bien ses capacités, sa proximité et ses sentiments vis à vis d'Ayukawa. Notre héroïne commence de ce fait à douter et souffrir en sachant son ignorance sur le mal qui ronge l'homme qu'elle aime. À cause de cela, elle se booste pour être plus proche de lui, elle fait le maximum pour l'aider quitte à se rendre malade et fini donc par perdre connaissance en étant avec celui-ci. Impuissant face à ça, Ayukawa se prend un retour à la réalité très violent et comprend encore une fois tous les manques qu'il aura en tant qu'homme et personne : il ne peut pas fournir à Kawana la protection qu'elle devrait avoir / et celle-ci ne peut dont pas compter sur lui en cas de danger ou de besoin. Malgré tout le dialogue qu'ils établissent, c'est vraiment difficile de se rendre compte de tous ces manquements par rapport à un couple lambda.

Le volume nous fait découvrir également le passé d'Ayukawa, la façon dont il a surmonté petit à petit son accident. On découvre sa rééducation et aussi sa rencontre avec son aide à domicile notamment. En parallèle les deux héros tombent sur un ancien camarade d'école, celui-ci semble s’intéresser de près à Kawana, et promet de s’immiscer un peu plus dans la vie du couple à partir de la suite du manga... Cette partie me fait peur et promet une tournure intrigante à venir. D'autre part, l'un des points les plus importants est la présence des parents des héros ! Si ceux d'Ayukawa sont ravis et soulagés de l'amour que porte Kawana envers leur fils, les parents de Kawana ont une réaction de rejet et de violence envers le choix de vie compliqué de leur fille... Ces passages sont courts, mais m'ont beaucoup impacté par leur justesse ! Kawana a beaucoup de soucis et de poids sur les épaules, j'espère que la suite ne lui apportera pas que du malheur (et que ses parents la soutiendront). Et puis comme dit la femme du coach : "Un amour semé d’embûches rend la vie plus intense"

Pour le moment la tache n'est pas aisée, et je pense plus que le manga nous dirige vers un précipice de larmes... La lecture nous fait souffrir malgré la beauté de leur amour et des scènes de tendresse. C'est difficile, mais vraiment bien raconté je trouve et ce serait vraiment dommage de passer à côté !

En résumé, ce volume nous montre encore une fois la justesse de Rie Aruga vis à vis des sentiments et du handicap. C'est un manga difficile à lire pour son thème, mais tellement bien écrit qu'il serait bien triste de ne pas le découvrir. Personnellement j'apprécie l'originalité et la valeur de ce titre, je vous le recommande vivement encore une fois. Perfect world, c'est un de ces très beaux manga qui nous font ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure...